Vestige enfin rénové d’un passé économique révolu, nous voilà aujourd’hui en quête de son histoire.

viticole importante, en témoigne les quelques documents iconographiques (cartes postales) retrouvés (et publiés dans le bulletins municipal de juin 2016).
Jusque dans les années 1970, les vignes étaient encore très nombreuses sur le territoire, attachées à chaque petite exploitation: la tradition de la culture de la vigne s’était perpétuée, à moindre échelle.
Qui étaient ces vignerons, viticulteurs? Le recensement des métiers de la commune de Vernon en 1906 (publié dans le bulletin municipal de janvier 2018) atteste d’un propriétaire viticulteur. Qui était-il? La construction de la cave a-t-elle été de son initiative?
La mémoire s’est perdue. Quelques bribes en restent au fil de récits familiaux qu’il conviendra de croiser pour en retrouver l’histoire
Les filles d’Alexandre Prasteau (propriétaire, entrepreneur de sciage et de battage) et de Marceline Taillet (Marcelle, Solange, Edith, Irène et Yolande) racontaient que la cave avait été construite par un de leurs aïeux, exploitant de la vigne à Vernon où la culture y était répandue. De quels aïeux s’agissait-il? De la branche maternelle (Prasteau/patureault/Moreau) ou maternelle (Taillet/Audebert)?
Toujours est-il que les Prasteau étaient également propriétaires d’un chai sis alors route de Fleuré (aujourd’hui rue du trésor) et de nombreux matériels agricoles dédiés à la vigne, remisés dans des hangars, greniers tous comme « charraux », tonneaux, cuves, pressoirs, hottes, serpettes,…
Mais la cave n’est pas à notre connaissance propriété de la famille Prasteau et de ses descendants.
Car il s’agit de la cave à Juliette Robin. Mais qui est Juliette?
Qui se souvient de Juliette Clémentine Robin (1889-1967), fille de François Joseph Robin 1871-??) et de Marie Clémentine Audebert 1877-??)?
Juliette avait 3 frères, Clément, Julien et Armand. Elle est restée célibataire car elle « n’avait pas toute sa tête » (on l’appelait « chalumeau »… ce qui veut bien dire ce que ça veut dire!). Elle est restée vivre chez ses parents (dont la maison est à ce jour détruite) et a hérité de leur propriété, dont la fameuse cave
« Elle voulait se marier avec Jean Puisais, châtelain de l’époque... »
« Quand elle avait peur, après le décès de sa mère, il fallait aller dormir chez elle »
« Elle ne sortait même pas les cendres dehors, elle en avait fait un tas au milieu de la pièce, sur les carreaux; surprenant que le feu n’ait jamais pris! »
« A son décès, ses biens ont été vendus aux enchères. Abel Perrault, alors maire de Vernon avait proposé à Henri Robin (Cousin germain de Juliette) d’acheter la propriété, dont la cave. Celui-ci, frileux en affaires, n’avait pas donné suite. »
Témoignages d’Arlette Robin Déroche et de Josiane Robin-Graval, cousines issues de germain de Juliette Robin - Été 2017
Et c’est ainsi que la commune l’acquit, la laissant s’endormir avec son histoire, jusqu’à cette initiative municipale de sauvegarde du patrimoine local bâti, qui contribue à donner à Vernon un bel espace de convivialité.
Comme la propriété de la Baignerie a-t-elle été acquise par François Robin? En avait-il été héritier? L’avait-il achetée? A-t-elle été transmise par « dot » lors d’un mariage (remarque surprenante: dans chacune des familles Robin et Prasteau, il y a dans le courant de la 2ème moitié du 19ème siècle une union avec une dame Audebert? Qui était le viticulteur déclaré en 1906 dans le recensement des professions de 1906?)
Comment à ce jour retrouver le fil de l’histoire de la cave? Reste à retrouver l’acte de propriété de la cave qui contient l’historique (les recherches entreprises au cadastre de Poitiers ne permettent pas de remonter au-delà de 1956). C’est ce que nous allons entreprendre courant des semaines à venir.
La cave Prasteau avait été reçue en héritage de son père à Rachel Marie Blanche Prasteau (19/10/1881), fille de (Jacques) Alexandre Prasteau (veuf de Marie Prasteau) et de Léonie Moreau.
Rachel est sœur de Blanche (2/10/1899– 3/10/1899)… et demi-sœur de Sylvain Désiré Prasteau (29/06/1874), Alexandre Joseph François Prasteau, Alphonse Prastault (merci l’officier d’état civil…)
Rachel Marie Blanche Prasteau s’est mariée le 10 novembre 1900 à Louis Minot (originaire de Brousse Bonneau). Le 15 octobre 1929, ils vendent la propriété de la Baignerie à M. François Joseph Robin et Marie Clémentine Audebert, sa femme. Parents de Juliette, Clément, Julien et Arnaud. Dans l’acte notarié de 1929, il est fait état alors « d’une cave sous une butte appelée la Motte », ce qui pourrait laisser supposer sa construction entre 1903 et 1929 par la famille Prasteau
Juliette Robin a hérité de la propriété de la Baignerie, que la commune de Vernon a acquis en 1964 pour la révéler enfin en 2011.
Merci de cette belle initiative qui ouvre un pan de l histoire locale